La reconversion dans le tourisme vert
Le Parc de la Lékédi est situé sur la commune de Bakoumba petite ville de la province du Haut-Ogooué, au sud-est de la république du Gabon.
Bakoumba et le Parc de la Lékédi ont une longue histoire commune. Celle d’une reconversion de son activité liée au manganèse vers l’environnement et le tourisme.
La Compagnie Minière de l’Ogooué (COMILOG) exploite la mine de manganèse de Bangombé depuis les années 1960. La mine est située à Moanda, dans la province du Haut-Ogooué, au sud-est du Gabon (une deuxième mine a été ouverte à Okouma en 2020, toujours à Moanda).
Jusqu’en novembre 1991, le minerai était acheminé de Moanda jusqu’au Congo via un téléphérique monocâble de 76 km, le plus long du monde. Il traversait une forêt épaisse pour parvenir à M’binda, point d’arrivée au Congo avant d’être transporté par voie ferroviaire jusqu’au port de Pointe-Noire et transféré dans des minéraliers acheminant le manganèse auprès des clients, aux quatre coins du globe.
Bakoumba est située à mi-chemin entre Moanda et M’binda. Cette petite ville de 2 500 habitants accueillait une cité Comilog. Son personnel était chargé d’assurer la maintenance du téléphérique. La position intermédiaire de Bakoumba permettait aux équipes d’entretien d’intervenir rapidement dans les secteurs Nord ou Sud.
Naissance du parc, enjeu économique
En 1986, la mise en service de la voie ferrée du Transgabonais offrit à Comilog un accès direct à la mer par Owendo, rendant alors inutile l’acheminement du minerai jusqu’à Pointe-Noire. Le téléphérique n’ayant plus lieu d’être, l’activité économique et sociale assurée par la présence de Comilog pouvait disparaître.
Conscient du dilemme que représentait la cessation de son activité à Bakoumba, Comilog entreprit de proposer une reconversion d’une partie du personnel en place ainsi que des installations en créant un parc animalier dont une des vocations était l’élevage (pisciculture…). Il s’agissait d’un moyen de conserver une activité locale, d’assurer la pérennité du tissu social et de valoriser des méthodes visant à une amélioration de l’autonomie alimentaire de la zone.
C’est ainsi qu’est né le parc de la Lékédi, couvrant 14 000 ha aujourd’hui, construit grâce à des fonds Comilog avant d’être pris en charge par la Fondation Lékédi Biodiversité en juin 2021.