Espèces emblématiques des savanes du parc de la Lékédi

Bridelia ferruginea :
C’est un arbuste typique des savanes du parc. Pouvant atteindre 8m de haut, il fait partie des espèces qui caractérisent ce que l’on appelle les « savanes arbustives ». Ses fleurs, bien qu’elles passent inaperçue au premier coup d’œil, sont ravissantes lorsque l’on s’en approche.

Ses fruits sont, quant à eux, difficiles à observer lorsqu’ils arrivent à maturité. Dès qu’ils passent de leur teinte verte à leur couleur rouge puis bleu-noir, ils attirent bon nombre d’oiseaux qui s’en régalent.

 

Hymenocardia acida :
Il s’agit de l’arbuste le plus fréquent au sein des savanes du parc. Bien que son bois soit fragile et cassant, c’est une espèce particulièrement résistante aux feux. Ses jeunes feuilles ainsi que ses jeunes fruits se mangent crus ou cuits. Ils se préparent comme de l’oseille pour ajouter un soupçon d’acidité à vos plats.

La forme de ses fruits lui confère le nom poétique de « Cœur volant » là où l’acidité de ses parties comestibles lui ont donné son nom d’espèce « acida ». C’est aussi une plante utilisée pour la préparation d’une teinture pour le raphia.

 

Psorospermum febrifugum :
Petit arbuste commun des savanes du parc de la Lékédi, il est utilisé en médecine traditionnelle pour faire descendre la fièvre.  Associé à Bridelia ferruginea et Hymenocardia acida, il définit le caractère arbustif des savanes.

En fleur et en fruit toute l’année, il est facile d’observer les différents stades de maturité de cette espèce dans une même savane.

 

Aframomum alboviolaceum :
Le genre Aframomum regroupe ce que l’on appelle « les herbes à gorilles ». Les espèces de ce genre sont appelées ainsi car les gorilles (ici les gorilles des plaines de l’ouest) en sont friands. Ils sont autant amateurs des amandes (fruits) que du cœur de la plante.

L’espèce A. alboviolaceum tire son nom de la couleur de ses fleurs blanches (albo) à violettes fuschia (violaceum). Il s’agit de l’espèce d’herbe à gorille que l’on trouve dans les savanes. Si vous la trouvez en très grande quantité, c’est que la savane dans laquelle elle se trouve a subi des feux.
De la famille des gingembres (zingiberacées), vous pouvez autant en goûter son cœur épicé que son fruit sucré et poivré.

 

Sauvagesia erecta :
Aussi appelée Herbe à thé, elle était jadis considérée comme un substitut de café pour le commerce d’export. Souvent basse, il faut vouloir la dénicher et avoir un soupçon de chance pour en voir en fleur.

On la trouve dans divers types de milieux ouverts. Que ce soit en savane ou en milieu perturbé à proximité des habitations et des champs. C’est une plante également utilisée en médecine traditionnelle.

 

Cleome rutidosperma :
Cette espèce arbore des fleurs aux pétales blancs, rose pâle voire teintés de violet. Bien qu’elles soient magnifiques, leur présence dans une savane nous donne une indication sur son état.

En effet, vous pourrez trouver cette espèce dans les villes, les villages et les champs. Poussant même dans les jardins, elle peut ravir les amateurs et amatrices de plantes ornementales. En revanche, lorsqu’on la rencontre au sein des savanes du parcs, c’est que celles-ci ont subi une altération de leur état naturel et sont donc perturbées.

 

De la savane à la forêt

Harungana madagascariensis :
Cette espèce pionnière est commune au sein du parc. Habillant les lisières des savanes et forêts du parc, elle fait partie des trois espèces (avec Hymenocardia ulmoides et Tetracera alnifolia) d’arbres à permettre l’évolution des savanes en forêt.

Lorsque cette espèce arbore ses petites baies orangées, il est facile d’observer de nombreux oiseaux le parcourant en quête des meilleurs fruits. Bulbuls et barbions en sont particulièrement amateurs. Son bois est également utilisé en construction. Sa sève et son écorce le sont en médecine traditionnelle.

 

Tetracera alnifolia :
Cette liane est très particulière au Gabon. Lorsque l’on tombe dessus en forêt, on l’appelle « Liane d’eau ». Il est alors d’usage pour celles et ceux qui ont soif d’en couper un morceau pour boire l’eau claire qu’elle contient. Cela engendre cependant bien souvent la mort de la plante.

Lorsque vous la rencontrez en savane, elle vous indique l’avancée de la forêt sur celle-ci. C’est ainsi, autant une espèce de lisière que de canopée. Aussi utilisée en médecine traditionnelle, ses bienfaits ont déjà attiré l’attention de plusieurs chercheurs.

 

Hymenocardia ulmoides :
Se retrouvant autant en forêt, en lisière et en savane, cette espèce est aussi commune qu’elle peut être discrète si l’on ne prête pas attention. Indicatrice d’un sol sableux en forêt et d’une avancée de la forêt en savane, elle nous aide à comprendre la spécificité de certains milieux.

Les gorilles raffolent tant de ses feuilles qu’ils ont tendances à briser les troncs des arbres ayant atteint les hauteurs pour rendre son feuillage accessible au groupe. En ce qui concerne son usage traditionnel, cette plante sert à tanner les peaux.

 

Espèces rares qui peuvent susciter l’intérêt de botanistes et passionnés

 

Genre Utricularia :
Un genre qui peut être facile à reconnaître et qui tire son nom d’organes en forme d’outre que possède la plante. On appelle ces structures des utricules.

De la famille des Lentibulariacées, ce sont des plantes insectivores qui piègent et digèrent les insectes grâce à leurs utricules.

 

Utricularia appendiculata :
S’enroulant autour d’autres tiges, il est difficile de la distinguer si l’on n’y fait pas attention. Sa fleur blanche et jaune se dresse à plus de 20cm du sol et piège les insectes s’aventurant dans son outre.

Il vous faudra vous munir de bottes et parcourir les sols incertains des marécages et prairies flottantes pour espérer la rencontrer.

 

Utricularia reflexa :

Cette plante aquatique ne dépasse que peu de la surface de l’eau au milieu des autres espèces de la flore marécageuse. Cependant, sa fleur jaune d’1 à 3 cm ne passe pas tant inaperçu lorsque l’on regarde où l’on met les pieds.

Bien qu’elle fasse l’objet de peu d’observations au Gabon, elle peut se dévoiler assez facilement à qui ose avancer jusqu’au centre des marais et prairies flottantes (généralement là où les bottes ne suffisent plus pour rester au sec)

 

Utricularia subulata :

Espèce particulièrement discrète, il faut être aventureux et attentif pour avoir la chance de l’observer.

Bien qu’elle puisse se dresser à 25cm du sol, sa fleur jaune fait moins de 10mm. Se trouvant dans les zones marécageuses, elle indique la présence de sable dans la composition du sol.

 

Espèces emblématiques des forêts du parc de la Lékédi

Xylopia aethiopica :
Localement appelée Okala, cette espèce est prisées par bon nombres d’animaux pour ses fruits mais aussi par l’homme pour son bois. Les feuilles, les graines et les écorces sont également utilisés en médecine traditionnelle.

Espèce caractéristique des jeunes forêts pouvant atteindre 40m, elle est localement dure à confondre grâce à ses fruits très particuliers. Adorés par les primates et les oiseaux, il arrive qu’ils fassent tomber les fruits au sol pour le plus grand bonheur des céphalophes.

Symphonia globulifera :

Espèce habillant la canopée de ses fleurs et fruits rouges, elle prend support sur les houppiers (sommets) d’autres arbres. Comme la plupart des espèces des grandes forêts équatoriales, il est difficile de s’approcher des fleurs et des fruits s’ils ne sont pas tombés.

Primates et oiseaux en sont consommateurs là où l’homme fait usage de la plante pour certains rites et en médecine traditionnelle.

Certaines informations sont issues de l’ouvrage « Plantes à fleurs du Gabon » de Jean P. Vande weghe, Ehoarn Bidault et Tariq Stévart édité par l’Agence Nationale des Parcs Nationaux en 2016.

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