Réhabilitation des primates
Il s’agit de notre programme historique. En effet, depuis une vingtaine d’années, le parc de la Lékédi, et maintenant la Fondation, participent à la protection des grands singes.
Avec l’accord du ministère des Eaux et Forêts, le Parc accueille des gorilles et des chimpanzés orphelins issus du trafic de viande de brousse. Notre objectif est de les réhabiliter, mais également de sensibiliser les visiteurs à la protection de ces espèces protégées. Une dizaine de gorilles ont ainsi été réintroduits dans le Parc National des Plateaux Batékés depuis le début du programme, et trois gorillons sont en cours de réhabilitation pour une réintroduction prochaine.

Dans la mesure du possible les orphelins récupérés seront placés dans des programmes de réintroduction en milieu naturel. Pour cela, la Fondation travaille en étroite collaboration avec The Aspinall Fondation qui gère le Programme de Protection des Gorilles (PPG).
Depuis 2017 le Parc de la Lékédi est membre accrédité du PASA, (Pan African Sancuary Alliance) qui regroupe l’essentiel des sanctuaires primates en Afrique. L’accréditation a été renouvelé en 2023.
Pourquoi sauver les grands singes ?
Nos plus proches cousins sont en train de s’éteindre. Avec eux, c’est l’histoire de nos origines qui disparaît. Les sauver, c’est aussi préserver la biodiversité et garantir la protection de toutes les espèces végétales et animales, c’est-à-dire la richesse du vivant.
Pour permettre aux primates de continuer à vivre en liberté :
- Ne participez pas au commerce de la viande de brousse en achetant ou consommant celle-ci.
- Privilégiez les bois certifiés pour vos meubles.
- N’achetez jamais, même par pitié un primate vivant, prévenez aussitôt les autorités et un organisme de protection de la nature.
L’inventaire des primates
L’inventaire en cours dans la réserve a montré une riche population de gorilles mais aussi plusieurs groupes de chimpanzés. Parmi les primates menacés le parc héberge aussi plusieurs centaines de mandrills répartis en trois hardes : deux font partie des Mandrills dits habitués (50 et +300) et une des Mandrills sauvages (+300).
Outre les primates on notera la présence d’espèces rares et menacés, Pangolin géant, Chats Dorés, Panthères, faux Gavial et une multitude d’oiseaux (+200 espèces à ce jours).
Programme Savanes
Le programme savanes a été initié avec le service Biodiversité de Eramet Comilog pour la réalisation de la compensation biodiversité liée à l’ouverture d’une nouvelle zone d’exploitation en 2020. Dans un premier temps, des études des savanes ont été réalisées à Moanda pour comprendre les différentes formations végétales associées et les espèces clés qui font la qualité et la santé de ces habitats. La caractérisation s’est ensuite poursuivie sur les savanes de la réserve.
Actuellement, nous testons l’impact des ruminants sur les savanes et développons de nouvelles pratiques de restauration favorisant la symbiose. Ces pratiques pourront être déployées à grande échelle.
Lutte contre les espèces invasives
Les EEE sont l’un des principaux facteurs de perte de biodiversité dans le monde. En effet, les activités humaines ont favorisé l’introduction et la propagation de ces espèces dans des environnements qu’elles ne coloniseraient pas naturellement.
L’herbe de Laos, scientifiquement connue sous le nom de Chromolaena odorata, est une plante envahissante qui pose un sérieux problème écologique dans les savanes gabonaises. Originaire d’Amérique centrale et du Sud, cette espèce a été introduite accidentellement en Afrique et s’est rapidement propagée en raison de sa capacité à coloniser divers habitats.
Sa croissance rapide et sa capacité à étouffer les plantes locales font de l’herbe de Laos une menace pour la biodiversité des savanes gabonaises. Elle épuise les nutriments du sol, désavantageant les espèces natives et perturbant les écosystèmes locaux. La lutte contre cette plante envahissante est essentielle pour préserver la santé et la diversité des habitats du Gabon.
En réponse à la prolifération de l’herbe de Laos sur un site d’intérêt, la Fondation a mené des essais en 2023 et 2024 pour contrôler cette espèce envahissante. Trois méthodes ont été testées :
- Dessouchage complet : Cette méthode offre des résultats rapides, mais expose temporairement le sol. Une manipulation délicate est nécessaire pour éviter d’endommager les sols et la banque de graines des espèces endémiques.
- Réduction foliaire suivie de dessouchage : La croissance rapide de l’herbe de Laos épuise les nutriments du sol, ce qui désavantage les espèces natives.
- Coupe rase sans dessouchage : Les résultats sont similaires à ceux de la méthode précédente.
Le dessouchage complet donne d’excellents résultats, bien qu’il soit exigeant en main-d’œuvre. La saison des pluies est particulièrement favorable, car elle stimule la croissance des espèces locales.